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Rassemblement pour le droit à l’avortement organisé par la Grève féministe genève

Viol-Secours a été sollicitée par le collectif de la Grève Féministe Genève pour prendre la parole au rassemblement du 29.06.2022 pour le droit à l’avortement suite à la décision de la Cour suprême des Etats-Unis.

Le droit à disposer de son corps et de son existence en toute liberté et sécurité est un droit fondamental et un droit humain.

Le droit à pouvoir avorter en toute liberté et sécurité est un droit fondamental et un droit humain.

Pourtant, vendredi dernier, la Cour suprême des Etats-Unis a pris la décision de revenir sur ce droit en laissant le choix à chaque état de restreindre, de supprimer ou de conserver le droit des femmes et des personnes au genre minorisé à avorter. Quelques heures après l’annonce de cette décision, sept états avaient déjà annoncé rendre l’avortement illégal sur leur territoire. Et les prévisions sont glaçantes : à plus ou moins court terme, la moitié des états américains devraient faire de même.

Mais les chiffres le montrent, que l’avortement soit légal ou non, les avortements perdurent. Dans les pays qui les interdisent ou les restreignent, leur taux s’élève à 37 pour 1000 alors que pour les pays qui les autorisent leur taux est de 34 pour 1000. Cette décision de la Cour Suprême n’empêchera donc jamais les femmes et les personnes au genre minorisé d’avorter si ielles en ont besoin ou si elles le veulent. Mais, dans un pays ou les armes ont plus de droits que les minorités de genre, cette décision signe le retour des avortements clandestins, le retour des aiguilles à tricoter, le retour des dénonciations, le retour de la peur, le retour de la mort.

Il s’agit d’une déclaration de guerre contre touxtes !

Une décision misogyne, raciste et classiste qui impactera particulièrement les personnes précaires, les personnes noires, natives et racisées, les personnes queer, les travailleureusex du sexe,… Un couperet qui nous rappelle que notre santé et notre existence ne sont que quantité négligeable, que pour nous rien ne sera jamais acquis, que nous devrons lutter encore et toujours non seulement pour garantir de nouveaux droits mais également pour conserver ceux que nos adelphes des générations précédentes ont gagnés avec hargne et souffrance. C’est aussi vers elleux que vont nos pensées ce soir car cette décision antidémocratique est un outrage pour les luttes menées.

Cette décision a peine annoncée, nous avons, j’en suis sûre, déjà touxtes entendu certains dire que la Suisse ce n’est pas les Etats-Unis et que le droit à l’avortement ne sera jamais remis en question ici. Or, cela est faux ! L’accès à l’avortement sûr et gratuit est constamment attaqué par les forces conservatrices suisses. En 2014, une initiative de l’UDC intitulée « Financer l’avortement est une affaire privée » a attaqué de front son remboursement par l’assurance maladie. Cette initiative a été largement refusée dans les urnes. Mais ce n’est pas tout. Aujourd’hui, deux initiatives déposées en décembre 2021, toujours de l’UDC, attaquent de front le droit et l’accès à l’avortement en Suisse et veulent inscrire dans la constitution des lois contraignantes pour les personnes qui souhaiteraient avorter. La première, intitulée « La nuit porte conseil » prévoit l’instauration d’un délai obligatoire d’un jour de réflexion avant de pouvoir se faire avorter. La seconde, intitulée « Sauver les bébés viables », veut accorder aux bébés à naître un droit absolu à la vie dès le moment où ils pourraient survivre et respirer en dehors d’un utérus. La récolte de signatures pour ces deux initiatives durera jusqu’en juin 2023.

L’UDC instrumentalise les luttes féministes pour ensuite attaquer nos droits, notre santé, nos vies.

Restreindre l’accès à l’avortement, c’est non !

Nous n’abandonnerons jamais le combat pour nos droits, nous n’abandonnerons jamais le combat pour le droit à disposer de nos corps et de nos existences comme nous le souhaitons.

La colère, c’est nous !

La puissance, c’est nous !

La déferlante, c’est nous !

Alors, ce soir, poussons ensemble un cri de colère et de rage pour dire stop au patriarcat. Pour dire stop au conservatisme. Pour dire stop au fascisme. Pour dire stop aux violences sexistes et sexuelles. Pour dire stop au contrôle de nos corps. Un hurlement si puissant qu’il traversera l’Atlantique pour résonner à travers tous les Etats-Unis. Un cri qui, tel un tsunami féministe, ébranlera jusqu’aux murs de la Cour Suprême. Mais surtout, surtout, un cri rempli de force et de sororité pour dire à tous nos adelphes impactés par cette abrogation que nous nous tenons et nous tiendrons toujours debout à leurs côtés.

Crédit @ collectif de la Grève Féministe Genève