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Que la honte change de camp !

Quelques nouvelles de la pétition

Suite au dépôt de la pétition le 20 septembre 2018 et à son examen par le Grand Conseil, le 13 novembre 2019, le Conseil d’État a donné une réponse, jugée incomplète et insatisfaisante par certaines députées. La pétition a ainsi été renvoyée en commission le 14 décembre 2019 et reviendra devant le Parlement d’ici quelques mois. A suivre…

Prise de parole de Viol-Secours à l’occasion de la manifestation du 20 septembre 2018 pour le dépôt de la pétition « Que la honte change de camp » au Grand Conseil.

Aujourd’hui, 20 septembre, à 16h la pétition « Que la honte change de camp ! » a été déposée auprès du Grand conseil genevois.

La pétition a été lancée le 8 mars dernier par les associations Viol-Secours et le 2e Observatoire.

2’467 signatures individuelles et 36 associations et collectifs pour demander, pour exiger, des autorités genevoises des engagements politiques concrets contre les violences sexistes et sexuelles.

On parle ici de harcèlement sexuel, on parle d’agression sexuelle, on parle de viol…et parce que les violences sexistes et sexuelles ne sont pas, comme on peut parfois l’entendre, des violences « gratuites » ou exceptionnelles, des violences commises sous le coup de l’impulsion par quelques psychopathes de passage, mais parce que ce sont des violences qui émanent de la culture patriarcale qui d’un côté les produits et de l’autre les légitime. Et parce que les violences sexistes et sexuelles sont un produit du sexisme ordinaire tel qu’il s’apprend jour après jour, à l’école, dans les institutions, dans les rapports professionnels, dans les rapports sociaux et familiaux, nous demandons que la culture du sexisme soit reconnue comme faisant partie de notre réalité sociale, politique et juridique. Dans ce sens, seule une approche qui prendra en compte le phénomène de la violence d’un point de vue structurel sera efficace.

Ainsi,
• c’est au niveau de la formation et de la sensibilisation des professionnels de la police, de la magistrature, des milieux médicaux, sociaux et éducatifs qu’il faut agir.
• c’est au niveau de l’éducation qu’il faut agir : car c’est bien à l’école que les enfants et les jeunes doivent aborder les questions de violences sexistes et sexuelles et apprendre en en déconstruisant les fondements.
• c’est pour le travail de terrain d’accueil et de prévention par les associations directement engagées auprès de femmes, de personnes trans* et intersexes qui ont subi des violences, qu’il faut des moyens et des postes.
• et enfin c’est au niveau juridique qu’il faut agir, car il est indispensable que Genève se dote d’une loi sur le sexisme ainsi que de mesures pour simplifier le dépôt de plainte.

Voilà, ici résumé, ce que demandent les 2’467 signataires de cette pétition, les 36 associations et collectifs et voilà ce que, ensemble, aujourd’hui, nous demandons au Conseil d’Etat genevois et de toute urgence.

Parce que ça suffit !

Ca suffit de risquer d’être frôlée, touchée, pelotée, sifflée, harcelée, mobbée, insultée ou tabassée au travail, à l’école, dans la rue, à la maison…

Ca suffit d’être moins bien payée, déclassée, au seul prétexte de son identité de genre ou de son orientation sexuelle.

C’est une question d’égalité or,

L’égalité est une pratique.

L’égalité est une action.
L’égalité est une manière de vivre.

C’est une pratique sociale.

C’est une pratique économique.

C’est une pratique sexuelle.

Il ne suffit pas de penser égalité pour la faire vivre et en aucune manière, l’égalité ne peut et ne pourra coexister avec une culture du viol ancrée dans la haine du féminin.

En ce sens, créer l’égalité est un incontournable politique.