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Discours à l’occasion de la greve feministe du 14 juin 2023

Je te crois.


On te crois.


On te crois.


C’est avec mon cœur et mon corps que je répète ces mots.


On te crois.


En tant que féministe, nous avons assisté à de nombreuses mobilisations ces dernières années : Il y a eu les rassemblements, les manifestations, les luttes étudiantes, #Me Too, les prises de parole, des témoignages par milliers. Il y eu les statistiques horrifiques, la prise de conscience et le dégoût. Le dégoût et la colère ! Face à l’ampleur de la réalité de l’inceste, face à l’inexorable décompte des féminicides, face aux médiatisations de procès pour viol durant lesquels les victimes qui osent parler sont maltraitées et silenciées. Vous savez de qui je parle, HONTE A LA JUSTICE COMPLICE !


La parole se libère nous dit-on. Mais rien ne change, nous ne sommes pas entendue.x.s !


On te crois.


Nous faisons grève le 14 juin pour que des mesures systématiques de lutte contre les violences sexistes et sexuelles soient prises. Pour une culture du consentement libre, éclairé et enthousiaste. Du consentement spécifique et informé. Du consentement réversible. Pour des cours d’éducation affective et sexuelle dans les écoles. Pour que les politiques agissent, et vite ! Nous n’attendrons pas une minute de plus !

On te crois.

En Suisse, une femme sur cinq a déjà eu un rapport sexuel contre son grès après 16 ans. 1 femme sur 2. Plus d’une femme sur 2 déclare avoir subi des attouchements, des baisers et étreintes non souhaités après l’âge de 16 ans. 1 femme sur 2. En Suisse, deux féminicides ont lieu chaque mois en moyenne. En mai 2023 deux féminicides ont eu lieu dans le canton de Vaud durant la même semaine. Et ne les oublions pas, les enfants sont aussi victimes de violences sexistes et sexuelles : 2 à 3 enfants
par classe subissent des violences sexuelles. 2 à 3 enfants par classe. Dans plus de 90% des cas, les personnes soutenue.x.s par notre association ont été agressées par une personne qu’elles connaissaient.

On te crois.


Le silence nous enferme. Le silence renforce le système cis-hétéro-patriarcal, écocide et raciste. Le système judiciaire broie et détruit les victimes. Les mythes et les imaginaires sexistes culpabilisent les personnes qui souhaiteraient parler. La remise en question constante des victimes incite les survivante.x.s à ne pas parler. Ensemble brisons le silence !

Alors à vous touxtes qui êtes là aujourd’hui, je vous crois.


Parce que votre/notre parole compte. Parce qu’ensemble nous sommes puissante.x.s. Parce que l’adelphité et la sororité nous portent, parce que nous refusons de nous résigner à un monde qui ne nous entends pas, qui ne nous voit pas. Ensemble reprenons notre place, partout, à la maison, au travail, à l’école et dans l’espace public.


Parce que nous sommes forte.x.s, fière.x.s, féministes et en colère !