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Campagne « pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles »

Chaque année, la Journée internationale pour l’élimination des violences sexistes et sexuelles du 25 novembre marque un temps fort des mobilisations pour la promotion de l’égalité et la défense des droits des femmes et des minorités de genre, à l’échelle locale comme internationale. Alors qu’à intervalles réguliers, certains de ces droits que l’on pensait acquis sont remis en question, l’engagement en faveur de l’égalité et contre les violences sexistes et sexuelles doit rester une priorité.

Stéréotypes, insultes, harcèlement sexuel, agressions: encore trop souvent banalisés ou considérés comme une fatalité, ces comportements sexistes s’inscrivent dans un continuum, ils n’ont rien d’anodin et constituent des violences. Le sexisme tue et sous toutes ses formes, il est inacceptable.

Depuis 2015, le Canton et la Ville de Genève, les associations féministes et différents partenaires institutionnels se rassemblent pour mener des actions communes autour du 25 novembre. A l’occasion de cette date symbolique, des messages de sensibilisation sont diffusés dans les rues genevoises et sur les réseaux sociaux pour engager une réflexion publique sur les violences sexistes et sexuelles. En parallèle, les partenaires de la campagne proposent une programmation événementielle destinée à différents publics.

En 2023, les partenaires de la campagne souhaitent rappeler qu’il est encore et toujours indispensable de se mobiliser, tant à l’échelle collective qu’au niveau individuel, pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, quelle que soit leur forme. Les droits des femmes et des minorités de genre sont des droits humains et constituent un enjeu de société dont il faut se saisir collectivement: il est primordial que la promotion et la défense de ces droits ne reposent pas sur les seules personnes concernées, mais soient au cœur des politiques publiques.

Les violences sexistes et sexuelles ne sont pas une fatalité. L’ampleur du phénomène peut certes sembler décourageante mais il est possible de faire bouger les lignes comme en témoignent certaines évolutions récentes en la matière. L’égalité ne se décrète pas, elle se construit et s’entretient au quotidien et dans la durée. Si des leviers existent à différents niveaux, des mesures institutionnelles fortes sont indispensables pour avancer. Lutter contre les violences, c’est promouvoir l’égalité et cela commence à tous les échelons : à la maison, à l’école, dans la sphère politique, dans le monde professionnel ou encore dans l’espace public. En ce sens, tout le monde peut se mobiliser et chaque action, quelle que soit son ampleur, compte. Pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles!

En tant que partenaire associatif de cette campagne, une permanente de Viol-Secours a participé le 6 novembre à la conférence de presse de lancement de cette campagne par la prise de parole suivante :

Bonjour à touxtes,

Je prends la parole ce matin au nom de l’association Viol-Secours, association féministe de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Nous souhaitons tout d’abord remercier Madame la Conseillère d’Etat Nathalie Fontanet, Monsieur le Maire Alfonso Gomez, le BPEV et le service Agenda 21 – Ville durable ainsi que tous les partenaires associatifs qui ont œuvré à la création de cette campagne et à l’élaboration de ses revendications.

L’association Viol-Secours a souhaité s’investir dans cette campagne autour de la journée du 25 novembre car cette journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles est au cœur de nos missions et de nos luttes. Par cet investissement, nous souhaitons souligner combien il est primordial que les mesures de prévention et de sensibilisation étatiques soient nourries directement par l’expertise et l’engagement des associations de terrain et au plus près des témoignages et des vécus des personnes victimes.

Par cette campagne, nous souhaitons non seulement rappeler que les violences sexistes et sexuelles sont l’affaire de touxtes et que nous devons nous en saisir collectivement mais surtout que ces violences sont structurelles, qu’elles s’inscrivent dans un système patriarcal sexiste, transphobe, validiste et raciste et qu’il est du devoir de nos institutions de prendre des mesures fortes, engagées et féministes pour y mettre un terme.

De la blague sexiste au féminicide, du masculin générique au harcèlement et au viol, en passant par les violences physiques, économiques, morales et institutionnelles, ce sont encore et toujours et dans une majorité écrasante les femmes, les personnes trans*, non-binaires et intersexes qui en sont victimes, qui en souffrent et qui trop souvent en meurent.

Dans le monde, une femme sur trois a subi des violences physiques et/ou sexuelles au cours de sa vie.

En Suisse, plus d’une femme sur deux de plus de 16 ans a déjà subi des attouchements, des baisers et des étreintes non souhaités.

En Suisse, en 2023, 16 féminicides et 3 tentatives de féminicides ont été recensées jusqu’à la date du 1er octobre.

Afin de lutter efficacement contre ces crimes, il est nécessaire de pouvoir les visibiliser. C’est pourquoi l’association Viol-Secours milite depuis des années pour l’affectation de fonds aux niveaux fédéral et cantonal pour la réalisation d’une enquête de victimation publique et de qualité auprès de la population à l’échelle nationale.

Afin d’agir, il faut connaître la réalité de ces violences qui sont encore taboues alors même que toute la société est concernée.

C’est ensemble et sans relâche que nous devons lutter pour que la honte change de camp et pour en finir avec toutes les violences sexistes et sexuelles !

Je vous remercie de votre écoute.