Idées reçues | Réalité |
Mettre une mini-jupe, c’est pousser au viol. | Le viol existait bien
avant la minijupe! Dire que les femmes provoquent le viol par son
habillement ou son attitude vise à renverser la culpabilité des hommes
sur les femmes. |
Si une femme sort toute seule le soir, c’est de sa faute si elle est violée. | Cette affirmation tend
en fait à réduire l’espace de liberté des femmes et à les contraindre à
s’autocensurer en adaptant tous leurs gestes et comportements aux
réactions possibles des hommes. Faute de quoi elles seront jugées
coupables. |
Les femmes ont des fantasmes de viol. Donc, les femmes aiment être forcées. | Même quand il existe, le
fantasme ne justifie en aucune façon le viol ! Il y a une différence
fondamentale entre fantasme et réalité. Le fantasme appartient
exclusivement à la personne qui le produit dans son imaginaire et il
n’implique pas le désir de concrétisation. Dans le viol au contraire,
c’est le violeur qui, dans la réalité, fait subir sa volonté à une autre
personne non consentante. |
Elle a flirté avec lui. Elle l’a provoqué. Elle l’a bien cherché. | Les femmes ont, comme
les hommes, le droit de séduire, de flirter. Elles ont aussi le droit,
comme les hommes, de dire non à tout moment lorsqu’elles ne veulent pas
aller plus loin. Et ce “NON” signifie “NON” ! |
Une femme ne peut pas être violée contre sa volonté. Elle ne s’est pas défendue et était donc consentante. | La femme se soumet ou
est paralysée par la terreur et la peur de mourir. Elle craint, si elle
se défend, que l’agresseur devienne plus violent et finisse par la tuer. |
Seules les femmes “faciles” sont violées; ces choses-là n’arrivent pas aux “honnêtes femmes”. | Toute femme peut subir
un viol, qu’elle soit suisse ou étrangère, jeune ou âgée, quels que
soient son caractère, son habillement, son train de vie, son niveau
social ou culturel. |
Le violeur est un psychopathe, un maniaque, un malade, un désaxé, etc. | Les agressions sexuelles
constituent un phénomène beaucoup trop fréquent pour ne s’expliquer que
par la maladie. Les viols par des psychopathes ne représentent qu’une
faible proportion de l’ensemble des viols. La majorité des violeurs ont
une personnalité “normale”. |
L’homme qui commet un viol n’est pas dans son état normal, il est ivre ou drogué. Les hommes violent par misère sexuelle. | La plupart des violeurs
sont dans un état “normal” au moment des faits. Les violeurs ont
souvent, par ailleurs, des relations sexuelles avec des personnes
consentantes. Le viol s’explique essentiellement par le désir de dominer
ou d’humilier l’autre. |
Les hommes sont poussés au viol par des pulsions sexuelles incontrôlables. | La majorité des viols
sont prémédités. Les violeurs choisissent en général le moment, le lieu
et la victime. Le viol n’est donc pas commis sous l’effet d’une
“excitation sexuelle soudaine et incontrôlable” (pulsion sexuelle). |
La violence sexuelle contre les femmes est largement exagérée par les médias et les féministes. | Les médias “n’exagèrent”
pas, ils ont seulement tendance à exploiter les viols qui peuvent
présenter des aspects sensationnels. Les féministes “n’exagèrent” pas,
leur action vise à lever le silence qui occulte les violences sexuelles
et à réhabiliter les victimes. Si de plus en plus de femmes osent
parler, l’ampleur des violences sexuelles contre les femmes n’est pas
encore totalement révélée. Les associations sont les porte-parole des
femmes violentées. |
Les femmes sont des menteuses. Elles portent de fausses plaintes par vengeance, par jalousie, pour détruire un homme. | La procédure pénale pour
viol est longue et éprouvante, souvent dissuasive. Le mensonge est
plutôt à chercher du côté du ou des violeurs qui commencent presque
toujours par nier et faire de fausses déclarations. 20 à 30% seulement
des viols donnent lieu à une plainte ! |
Le violeur est un inconnu. | Selon les statistiques/études, 65 à 75% des agressions sexuelles sont commises par un homme connu de la victime. |
Le viol a lieu dans des endroits isolés, sombres, louches. | Les agressions sexuelles
ont souvent lieu dans un endroit familier et clos: voiture, maison
privée. La plupart du temps chez l’agresseur ou chez la victime. |